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La zone Pacifique Sud apparaît comme une zone parmi les plus vulnérables aux impacts du changement climatique à la fois parce que c'est une zone très inégalitaire avec des pays très avancés comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande et des pays qui sont encore vraiment des pays en développement comme Tuvalu, Kiribati, les îles Marshalls et ces petits pays, petits par la taille, la superficie sont souvent très vulnérables à la hausse du niveau des mers parce que leur point culminant est à deux ou trois mètres au-dessus du niveau de la mer. Si la mer monte d'un mètre ou plus, le risque c'est que ces petits Etats soient complétement submergés.

Les gens s'imaginent toujours [...] que la hausse du niveau des mers est uniforme à la surface du globe. [On] imagine que le niveau de la mer est partout le même comme s'il y avait un phénomène de vase communiquant entre toutes les mères et tous les océans de la planète. En fait non. Le niveau de la mer est pas exactement le même partout et comme l'océan va se réchauffer davantage et recevoir parfois davantage de quantité d'eau qui proviennt des glaciers à certains endroits que d'autres, c'est ça qui explique que la hausse du niveau de la mer est plus forte à certains endroits qu'à d'autres.

C'est une des grandes difficultés aujourd'hui dans la science du climat, parce qu'on parvient à modéliser la hausse du niveau de la mer au niveau global et on est en train de faire ce qu'on appelle du "downskilling" c'est à dire d'essayer de la modéliser à des niveaux régional ou même local.

On a toujours historiquement lié l'État à la condition du territoire et au fait que ce territoire soit habité en permanence. Et la question que le changement climatique nous pose par rapport à ça c'est de savoir que devient un état si jamais son territoire vient à disparaître ou si jamais le territoire devient inhabitable.

Est-ce que les pays où les territoires deviennent inhabitable cessent d'être des États dans le droit international, par exemple est-ce qu'ils perdent leur siège aux Nations Unies et ça paraîtrait évidemment très injuste ou alors est-ce qu'on est prêt à imaginer qu'un autre état soit d'accord de céder une portion de son territoire pour qu'on établisse un autre État ?

Une troisième idée qui révolutionnerait tout, ça serait l'idée qu'on puisse avoir des états deterritorialisés, c'est-à-dire que le territoire ne soit plus la condition fondamentale pour avoir un État et qu'on ait sortes d'État avec une population dispersée mais qui pourrait conserver son passeport et sa citoyenneté.

On sait que le débit de nombreux fleuves va d'abord augmenter en raison de la fonte des glaciers, notamment dans le cas de l'Indus et d'autres fleuves de la fonte des glaciers du contrefort de l'Himalaya. Et puis dans un deuxième temps, le débit va évidemment ralentir puisque les glaciers ne sont plus là pour alimenter le fleuve. Donc on a déjà des stratégies aujourd'hui de certains pays qui vont essayer de capter l'eau des fleuves de manière à constituer des stocks de réserves stratégiques

On a aujourd'hui à peu près deux tiers des fleuves dans le monde qui sont des bassins partagés entre deux ou plusieurs États, ça veut dire qu'il faut des accords de coopération entre ces États pour voir comment on va se répartir l'eau du fleuve. Le problème c'est que la plupart de ces accords évidemment ont été faits il y a des années. A l'époque on ne considérait pas encore les impacts du changement climatique.

Il faut d'urgence revoir ces accords de coopération en prenant en compte les projections climatiques sinon le risque évidemment c'est que certains pays n'essayent de s'accaparer certaines réserves en attendant que le débit des fleuves ralentisse.

Il n'y aura pas de retour en arrière, on sait et c'est un peu dur à entendre comme ça mais que de notre vivant, les temprétures ne vont pas baisser. Tout ce qu'on peut décider aujourd'hui c'est le niveau d'augmentation des températures et c'est là que tout va se jouer.

On est parti pour vivre ça régulièrement, et si on veut éviter des drames humains, et des pertes économiques trop lourdes, il faut investir dès maintenant pour l'adaptation.

L'idée que ça va coûter beaucoup moins cher d'agir maintenant plutôt que de payer plus tard pour les conséquences. Il y a déjà beaucoup de travaux économiques qui mettaient ça en évidence. Ce qui est intéressant c'est que cette fois-ci, c'est noir sur blanc dans le rapport du GIEC. Ca veut dire qu'il y a suffisamment de travaux en économie qui vont tous dans le même sens pour qu'on puisse l'écrire dans le rapport du GIEC

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C'est la grande théorie d'un économiste qui s'appele Kuznets, qui a fait une célèbre courbe qui disait que plus les gens allaient devenir riche, plus ils allaient avoir les moyens de faire attention à leur empreinte sur l'environnement et donc leur empreinte carbone allait diminuer. Le problème c'est qu'on voit que dans la réalité ça marche pas et qu'en réalité l'empreinte carbone des plus pauvres est souvent très inférieure à celle des plus riches.

Ce qui est important et je trouve qui est révélateur dans ce qu'ils disent, c'est que souvent ils pensent à des choses qu'ils voient : le plastique dans les supermarchés, les brosses à dents en bois. Tout ça est important [...], mais il y a toute une série de mécanismes sous-jacent à l'économie auquel on ne touche pas et auquel il faudrait toucher.

Par exemple la finance, le fait que les banques françaises financent encore énormément des projets d'énergie fossile, ça c'est un gros enjeu. L'enjeu des subventions publiques, c'est un autre gros enjeu. La question de la rénovation thermique des bâtiments c'est un gros enjeu. La question des modèles d'agritculture industrielle c'est un autre gros enjeu.

Je pense que c'est vraiment un enjeu démocratique essentiel, dans la lutte contre le changement climatique, que les gens puissent relier les actions individuelles qu'ils peuvent poser en tant que consommateurs aux actions collectives qu'ils peuvent mobiliser en tant que citoyens.

Les entreprises ne sont plus vraiment dirigées par leurs dirigeants qui pourraient encore envisager des stratégies de long terme et être soucieux de la pérennité de l'entreprise mais les entreprises pour beaucoup sont dirigées par leurs actionnaires qui vont demander des retours sur investissement à court terme, et quand vous allez investir pour le cilmat, vous n'allez pas pouvoir avoir des retours à court terme.

Le temps climatique est profondément différent du temps de l'année actionnariale. Je crois beaucoup à la capacité potentiellement des actionnaires d'influer le cours de leur entreprise.